Il est ici question d’expressions idiomatiques, accompagnées d’une courte explication, se rapportant à la gastronomie.
La langue française est truffée d’idiotismes gastronomiques, un aperçu de sa grande richesse sémantique. Les expressions ici répertoriées sont des indicateurs culturels évidents du modus vivendi des francophones et de la conception que ces derniers se font du réel.
- Appétit de loup : appétit vorace
- Appétit d’oiseau : peu d’appétit
- Demeurer / Rester sur son appétit : être insatisfait
- L’appétit vient en mangeant : plus on possède, plus le désir de possession augmente
- Mettre en appétit : exciter l’envie
- Ne pas être dans son assiette : ne pas être dans son état normal
- Banquet de diables : repas sans sel (vx.)
- Avoir un œil au beurre noir : avoir un œil entouré d’une ecchymose due à un coup
- Compter pour du beurre : être considéré comme négligeable
- Faire son beurre : tirer de grands profits d’une activité
- Mettre du beurre dans les épinards : améliorer ses conditions de vie
- Ne pas avoir inventé le fil à couper le beurre : être peu futé
- Promettre plus de beurre que de pain : faire des promesses inconsidérées
- C’est de la petite bière ! : ce dit de quelque chose sans importance
- Défendre son bifteck : faire preuve de détermination en vue de défendre ses intérêts
- S’embarquer sans biscuit : agir sans prendre des précautions
- Boire du petit-lait : éprouver grande satisfaction
- Boire le calice jusqu’à la lie : subir les pires humiliations de manière continue
- Ce n’est pas la mer à boire ! : ce dit de quelque chose chose qui est difficile
- Quand le vin est tiré, il faut le boire : il faut donner continuation à ce qui a commencé
- Il y a à boire et à manger ! : il y a du bon et du mauvais
- À bon vin il ne faut point de bouchon : les bonnes choses se font connaître d’elles-mêmes
- Pousser le bouchon un peu [trop] loin : exagérer
- Prendre du bouchon : vieillir
- Être tripes et boudins (à quelqu’un) : faire preuve de dévouement
- Faire du boudin : bouder
- Plein comme un boudin : ivre
- S’en aller / Tourner en eau de boudin : échouer
- Bouffer des briques : n’avoir rien à manger
- Réduire en bouillie : victoire totale
- Plein comme une bourrique : ivre
- Faire tourner quelqu’un en bourrique : exaspérer quelqu’un
- Voir les choses par le trou d’une bouteille : faire preuve d’étroitesse d’esprit
- Casser du sucre sur le dos de quelqu’un : médire d’autrui
- Être tout sucre tout miel : séduire en étant d’une grande douceur
- Qui chapon mange, chapon lui vient : au riche va la richesse
- Avoir mangé du cheval : faire preuve d’énergie
- Donner de la confiture à un cochon : offrir quelque chose qui ne sera pas appréciée
- Laisser tomber comme une crêpe (quelqu’un) : abandonner autrui de manière égoïste
- Retourner comme une crêpe (quelqu’un) : faire changer quelqu’un d’avis rapidement et sans résistance
- Vieux croûton : personne âgée et routinière
- Être à ramasser à la petite cuillère : être en mauvais état
- Être né(e) avec une cuillère d’argent dans la bouche : être né d’une famille riche
- Ne pas y aller avec le dos de la cuiller : agir de manière brutale
- Il n’y en a pas pour remplir une dent creuse : n’avoir presque rien à manger
- Mordre à belles dents : manger avec grand appétit
- Dur à digérer : difficile à accepter
- Dîner avec le Diable : prendre de grands risques
- C’est de la moutarde après le dîner ! : c’est une chose inutile
- Dîner de garçons : dîner où ne figure que des hommes
- Faire venir l’eau à la bouche : susciter le désir
- Manger à la même écuelle : entretenir des relations avec quelqu’un
- Demeurer, rester sur sa faim : être insatisfait
- La faim est mauvaise conseillère : la nécessité conduit généralement à de mauvaises décisions
- Manger à sa faim : ne pas être dans le besoin
- Rouler quelqu’un dans la farine : duper quelqu’un
- Tirer les marrons du feu : se causer du tort pour autrui
- Rendre un pois pour une fève : escroquer (vx.)
- Avoir le filet bien coupé : être bavard
- On ne peut pas être à la fois au four et au moulin : on ne peut pas faire plusieurs choses à la fois
- Sucrer les fraises : être agité d’un tremblement incontrôlable
- Avoir la frite : être en pleine forme
- Entre la poire et le fromage : à un moment de conversation libre et détendu, en général à la fin d’un repas
- En faire tout un fromage : exagérer
- Laisser aller le chat au fromage : accorder ses faveurs à quelqu’un
- Perdre le goût du pain : mourir, tomber malade
- La caque sent toujours le hareng : on ne peut échapper à ses origines (vx.)
- Long comme un jour de jeûne / sans pain : ennuyeux, sans fin
- Avoir du jus de navet dans les veines : manquer de courage
- Monter comme une soupe au lait : se montrer très irritable
- Vendre pour un plat de lentilles : vendre à un prix dérisoire
- Manger de la vache enragée : mener une vie pauvre et difficile
- Manger du curé : faire preuve d’anticléricalisme
- Manger son blé en herbe : dilapider sa fortune
- Manger son pain blanc le premier : commencer par le meilleur et finir par le pire
- Manquer de bol, de pot : être malchanceux
- En marmelade : en mauvais état
- Yeux de merlan frit : regards énamourés
- Pour un morceau de pain : pour un prix minime
- On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs : on n’obtient rien sans sacrifices
- Avoir du pain sur la planche : avoir beaucoup de choses à faire
- C’est pain béni ! : C’est bien mérité !
- Enlever le pain de la bouche de quelqu’un : priver une personne du nécessaire
- Rester sur sa faim : faire preuve d’insatisfaction
- Ne pas savoir à quelle sauce on sera mangé : ne pas savoir à quoi s’attendre
- Être ficelé comme un saucisson : être mal habillé
- Mettre son grain de sel : s’immiscer dans une affaire
- Partager le pain et le sel avec quelqu’un : accueillir une personne avec la plus grande hospitalité
- Sentir la moutarde qui monte au nez : être pris de colère
- Ventre affamé n’a pas d’oreilles : il est impossible de discuter avec quelqu’un tiraillé par la faim
- Garder une poire pour la soif : mettre quelque chose en réserve pour un besoin futur
- Soûl comme une bourrique : très ivre
- Cracher dans la soupe : faire preuve d’ingratitude
- Manger la soupe sur la tête de quelqu’un : être plus grand que la personne à laquelle on se compare
- Arriver comme un cheveu sur la soupe : arriver de manière incongrue
- Avoir les yeux plus grands que le ventre : avoir plus de convoitise que d’appétit
- Avoir le vin gai ou triste : manifester de la gaieté ou de la tristesse
- Mettre de l’eau dans son vin : se montrer conciliant
À consulter également : Les fruits et les légumes dans les expressions idiomatiques