Diverses études récentes révèlent que le bilinguisme recèle nombre d’atouts qui jusqu’ici étaient insoupçonnés. A en croire les scientifiques ayant participé aux recherches, si vous étiez né bilingue, votre cerveau serait très certainement plus souple qu’il ne l’est maintenant.

 

La crise financière actuelle n’a eu de cesse de frapper le marché du travail en Occident de plein fouet. Donc, pour tenir tête à la globalisation et à une concurrence de plus en plus féroce, certains voient en le bilinguisme une arme anti-crise redoutable. Par ailleurs, les statistiques en Europe démontrent que le taux d’emploi des personnes parlant plus d’une langue est plus élevé que celui des unilingues. Sans oublier que le bilinguisme constitue un véritable tremplin lorsqu’il est question de «se  sociabiliser », en plus de s’agir d’une porte ouverte à la découverte de modes de pensée et cultures différents.

Sans doute plus intelligents

Il convient également de savoir que la plupart du temps le bilinguisme n’est pas le résultat d’un choix, mais plutôt le fruit d’une série de circonstances accidentelles. Un enfant né de parents de cultures différentes ou dans une région multilingue deviendra très certainement polyglotte dès le moment où il commencera à balbutier ses premiers mots. Ce dont les parents de cet enfant sont loin de se douter est que la capacité de leur bambin à s’exprimer en deux langues différentes peut s’avérer un facteur de développement intellectuel favorable et s’agirait aussi d’un moyen de prévention efficace contre la démence sénile. Dans tous les cas, c’est ce que démontrent une large panoplie d’études réalisées par des universités américaines et européennes de prestige.

Le bilinguisme augmenterait ainsi les connexions nerveuses situées à l’avant du cerveau humain – le cortex préfrontal – améliorant à la fois « la capacité à réfléchir de manière [plus] complexe, la concentration et la capacité à exécuter plusieurs tâches simultanément », a conclu Ellen Bialystok, psychologue à l’université York, Canada. Il ressort également de ces diverses études que l’enfant bilingue finit par se familiariser avec les langues de son environnement culturel au point de se montrer capable de les distinguer sans une once d’hésitation.

BILINGUE et bilingue

Bien évidemment, plus la divergence entre les deux systèmes linguistiques est forte, aussi bien du point de vue sémantique que syntaxique, plus il faudra s’attendre à un exercice mental éprouvant. Par exemple, un bilingue espagnol-mandarin sera soumis à un plus grand effort d’assimilation en comparaison à un bilingue norvégien-suédois dont l’écart entre les deux systèmes de représentation mentale « analogiques » est bien moins considérable. Alors que dans le premier cas de figure les mots appartiennent à des groupes de langues n’ayant strictement aucun point de commun, de la grammaire au lexique, en passant par le type d’alphabet et la prononciation – sans oublier les énormes divergences culturelles – dans le deuxième, les différences sont bien moins importantes sous pratiquement tous les aspects.

Des bébés Dali et Steve Jobs

Outre le renforcement du raisonnement analogique, différentes études tendent à prouver que jongler d’une langue à une autre, ce que les spécialistes qualifient de « pensée divergente », crée également un terrain favorable au foisonnement de la pensée créative. Donc, qui sait si un jour le bilinguisme de votre enfant le poussera à devenir un artiste talentueux comme Salvador Dali ou un inventeur prodigieux comme Steve Jobs. Seul l’avenir le dira ! Pour le moment, n’hésitez pas à consacrer ne fut-ce qu’un peu de temps à l’apprentissage d’une autre langue… inutile de vous préciser que vous avez tout à y gagner ! Après tout, la souplesse mentale n’est qu’un des nombreux bénéfices de la polyglossie.