Garant de l’avenir de la Civilisation

Remontant à des temps immémoriaux, la traduction n’a eu de cesse de triompher dans son rôle de garant de l’avenir de la Civilisation. Il convient de préciser que les échanges interculturels et interlinguistiques constituent le fondement même du savoir encyclopédique que l’Europe a emmagasiné dans le courant des siècles. A titre d’exemple, sans les recueils volumineux et hétéroclites de savoirs, aussi bien ancestraux que contemporains, il n’aurait pas été possible pour Neil Armstrong de poser le pied sur la Lune le 21 juillet 1969.  Considérez ceci : c’est par le biais de Principia Mathematica Philosophiae, ouvrage rédigé en latin il y a plus de trois siècles, que sir Isaac Newton, scientifique multidisciplinaire et exégète chrétien, révèle au Monde les lois universelles du mouvement – à celles-ci venant s’ajouter le théorème du binôme et la méthode de Newton – en l’absence desquelles, il y aurait loin de la coupe aux lèvres. Sans mentionner les avancées en mathématiques de la Grèce antique, vieilles de plus de deux millénaires, dont un nombre significatif ne se sont pas vues altérer d’un iota.

Sans la traduction, qu’en serait-il ?

Les traductions sont d’autant plus importantes que les manuscrits de l’Antiquité reposent sur une base documentaire très peu étendue, pour ne pas dire quasi inexistante. Souvent, les textes originaux ne résistant pas à l’épreuve du temps, seules quelques traductions latines, probablement des copies de copies, et certaines mal préservées, ont été à même de voir le jour. Dans certains cas, c’est à se demander si le hasard n’y est pas pour quelque chose. Un des meilleurs exemples pour illustrer ces propos sont les Tétralogies de Platon : seules 7 copies latines conservées – la plus ancienne réalisée après un laps de temps d’environ 1500 ans – nous sont parvenues. Sans ces hommes clairvoyants et visionnaires ayant recouru au savoir-faire des traducteurs de leur époque, Platon et d’autres noms encore ne seraient aujourd’hui que de simples étiquettes. Dans le pire des cas, les progrès technologiques ne seraient qu’à un « stade embryonnaire », loin du savoir technologique actuel. C’est à se demander si, dès lors, on ne vivrait pas dans une sorte de prolongement du Moyen-Âge, ou encore de l’Antiquité, périodes où les Sociétés étaient dotées de moyens technologiques quelques peu ingénieux, mais ne laissant rien à envier !

A présent, ces temps sont révolus, mais l’esprit de ces grands manuscrits restera vivant à travers les âges, aussi longtemps que l’intérêt et les moyens adonnés pour leur préservation, tant par leur traduction que par leur étude, seront de mise.